Le vieux qui lisait des romans d'amour, Luis Sepùlveda

Publié le par Livrovore

Résumé

Antonio José Bolivar Proaño vit seul dans sa cabane. Il connaît très bien la forêt amazonienne, pour avoir vécu quelque temps avec les Indiens Shuars. Il a aussi une grande connaissance des animaux. Et puis il découvre qu'il aime les romans d'amour, de ceux qui font souffrir, malgré une maîtrise incertaine de la lecture.

Mon avis

Il m'a été difficile de résumer cette histoire, et nous vous y fiez pas trop : plongez-vous directement dans ce livre magnifique.

C'est un hymne à la nature, d'abord. La forêt amazonienne, Sepulveda nous y fait entrer sans difficultés, rien qu'en lisant on ressent la chaleur et l'humidité, on a les odeurs de la végétation abondante qui nous entourent.

"C'était, dans l'obscurité, le bruit de la vie. Comme disent les Shuars : le jour, il y a l'homme et la forêt. La nuit, l'homme est forêt."

Il y a aussi les hommes, et la société. Une critique du fonctionnement hiérarchique, ainsi que du racisme ambiant face aux indiens Jivaros et Shuars, est clairement ressentie dans ce récit.

Enfin le plaisir de la lecture, celui que ressent Antonio lorsqu'il se délecte de ses romans d'amour : il nous en parle avec une beauté qui m'a fait frissonner.

"Il lisait lentement en épelant les syllabes, les murmurant à mi-voix comme s'il les dégustait, et, quand il avait maîtrisé le mot entier, il le répétait d'un trait. Puis il faisait la même chose avec la phrase complète, et c'est ainsi qu'il s'appropriait les sentiments et les idées que contenaient les pages.

Quand un passage lui plaisait particulièrement, il le répétait autant de fois qu'il l'estimait nécessaire pour découvrir combien le langage humain pouvait aussi être beau."

Il est vrai que l'histoire se passe en Equateur, et à la seule évocation de la forêt équatorienne et de Guayaquil, j'ai une foule de souvenirs, dans les meilleurs souvenirs de ma vie, lorsque j'étais restée quelque temps là-bas, qui me reviennent en tête. Forcément, j'étais déjà prédisposée, du coup, à aimer ce livre. Mais ce n'est pas que ça, vraiment, l'écriture de Sepulveda est superbe, et même si vous ne connaissez pas cette région du monde, vous y serez, le temps de la lecture. Vous ressentirez, vous aussi, la forêt, les animaux. Et bien sûr, le plaisir d'Antonio quand il lit.

Publié dans Mes Coups de Coeur

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F
Je n'ai lu aucun livre de Sépulvéda mais ta critique m'encourage à  le faire. Ce roman semble magnifique.
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L
Oui, il l'est ! J'espère que tu aimeras autant que moi.
P
Oui, de bons souvenirs...
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C
J'avais été déçue par ce livre. Il se laisse lire, mais je ne suis jamais parvenue à vraiment rentrer dedans.
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A
Je l'ai lu en terminale... Et j'étais très déçue. Je pensais que le titre annonçait le contenu du livre... J'étais intriguée par ce vieux qui lisait des romans d'amour. Il n'en est rien. En tout cas, ce roman d'aventure se laisse lire, c'est vrai, agréablement.
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P
Un très beau roman qui reprend le thème du vieil homme confronté à la nature sauvage. A mettre en parallèle avec "le vieil homme et la mer" d'Hemingway ou " Le jour avant le lendemain" de Jorn Riel. J'en ai gardé un excellent souvenir.<br />  
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L
Tout à fait, Pascal ! Je n'avais pas pensé à ces rapprochements, c'est intéressant.